État des lieux de l’orientation en France : ce que dit le CESE

État des lieux de l’orientation en France : ce que dit le CESE

Hier, mercredi 18 avril, nous étions présents au Conseil économique, social et environnemental pour la présentation et le vote de l’avis sur l’orientation des jeunes. Nous y avons entendu des constats auxquels Yukan adhère profondément.

En deux mots : le CESE émet un avis sur l’orientation des jeunes en France.  Mais de quoi s’agit-il ? Quelle en est la portée ?

Le Conseil économique, sociale et environnement est la troisième assemblée constitutionnelle de la République Française, après le Sénat et l’Assemblée nationale. A la différence du Parlement -qui vote la loi- le CESE a un rôle consultatif.  Saisi par le gouvernement, le Premier ministre ou les Présidents de l’Assemblée ou du Sénat, il donne son avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décret ainsi que sur les propositions de loi qui lui sont soumis. I peut aussi être saisi par une pétition ou à sa propre initiative. Composé de membres de la société civile et représentants de la vis économique ou syndicale, le CESE offre une caisse de résonance intéressante autour des sujets discutés.

Un avis est en quelques sortes un rapport rédigé aux termes d’une analyse et d’audience de personnes qualifiées. Il contient des constats et des préconisations. Il donne lieu à un vote.

Une innovation citoyenne à l’occasion de la préparation de l’avis sur l’orientation des jeunes.

Pour la première fois, le CESE a mené une consultation en ligne ouverte au public pour recueillir des contributions des citoyens et ainsi nourrir la préparation de son avis. La plateforme a été disponible pendant 2 mois : Yukan y a posté quelques commentaires ; ce qui nous a valu de participer à une soirée d’ateliers et à la présentation, le 18 avril, en hémicycle.

https://youtu.be/oczxGKFhVKg

Les principaux problèmes de l’orientation en France

  • L’orientation se fait trop tôt, pendant la période de construction individuelle. Il y a une pression du choix, on sa le sentiment de jouer sa vie. Et l’échec est très mal vu. A 14, 16 ou 18 ans, on ne nous laisse pas le temps de choisir, d’être, de s’exprimer.
  • L’orientation ne permet pas d’estomper les inégalités. Par exemple, à résultats identiques, les élèves n’auront pas la même orientation selon qu’ils sont issus ou non d’un milieu favorisé.
  • Les choix d’orientation sont encore trop engageants. On s’engage trop tôt vers des voies très déterminantes. Les passerelles ne sont pas assez nombreuses et souples, et dès le lycée.
  • La formation initiale est trop déterminante en France. Et les possibilités de formation tout au long de la vie pas assez visibles.

Quelques propositions à retenir

Le CESE a produit 29 préconisations soumises au vote de ses élus. Voici celles qui nous ont le plus marquées par leur nouveauté et leur justesse.

  • dès la sixième, développer des activités qui favorisent l’expression et l’estime de soi, l’esprit critique, les relations aux autres, la capacité de penser ensemble afin d’aider les jeunes à apprendre à se connaître,
  • offrir à chaque élève des périodes de découverte des métiers et des formations ; dès la 4ème,
  • déplacer le palier d’orientation de la fin de la 3ème à la fin de la seconde,
  • développer un cadre national des diplômes reposant sur des modules disciplinaires, transversaux et professionnels communs ou transférables,
  • reconnaître les périodes d’interruption volontaires à partir de 16 ans consacrées au projet personnel des jeunes,
  • rendre obligatoire au collège et au lycée la participation de tous les élèves au conseil de classe pour la partie qui les concerne,
  • créer un droit à une expérience d’immersion européenne pour tous les jeunes de 16 à 30 ans d’au moins 3 mois.

Sur la pagé dédiée à l’orientation des jeunes, le site du CESE met à disposition le texte intégral de l’avis qui a été voté ainsi que sa synthèse. Vous y trouverez la totalité des 29 préconisations qui ont été faites.