L’année de césure est assez répandue dans un grand nombre de pays européens. Le fameux « gap year ». Au Danemark, elle est même quasi institutionnalisée : 70% des jeunes font une césure après le lycée. En France, elle n’est pas encore rentrée dans les habitudes, mais la pratique se développe et elle est de plus en plus valorisée. Et pour cause, elle présente de nombreux avantages.

Rappelons les faits. Pendant votre année de première et de terminale, vous vous préparez à passer le bac, avec tout le travail et la tension que cela peut faire naître.

Et dans cette même période, on vous demande de choisir quelles études faire. Or, au début de l’année de terminale, vous êtes nombreux à ne pas encore avoir de projet d’orientation postbac précis. Je vous rassure : près de 80% des élèves de terminale sont dans ce cas. Pourtant, on vous demande de formuler un choix d’études avant le mois de mars de l’année de terminale. Les enseignants, la famille, les proches ; tout l’entourage questionne, interroge, presse à se déterminer. La pression qui pèse sur vous peut sembler énorme.

Les lycéens comme vous ont souvent l’impression d’être pris dans une course folle. Et ce n’est pas faux. L’année de césure juste après le bac apparaît alors comme une parenthèse qui permet de réaliser un projet personnel ou de vivre une nouvelle expérience. Les apports sont multiples.

• La césure permet de prendre du recul (ou de la hauteur)

Quand justement, les années de scolarité se sont enchaînées : maternelle, primaire, collège puis lycée…. Quand on n’a pas eu suffisamment le temps de mûrir un projet… Rien de mieux que de prendre du recul et d’appuyer sur le bouton  « pause ». Que l’on se comprenne bien, pause ne veut pas dire : ne rien faire du tout !

Pendant cette année de break, vous pourrez –enfin- laisser tomber votre costume scolaire et découvrir le monde avec un nouvel œil!

En se créant un nouveau cadre, en rencontrant de nouvelles personnes, en vivant des expériences différentes de ce que l’on vit comme élève, les jeunes qui font une césure apprennent à mieux se connaître, découvrent des métiers, des secteurs ou se posent de nouvelles questions sur eux même et sur le monde

Cette phase de décantation est extrêmement propice à l’élaboration du projet d’études et d’orientation. A condition, je le précise de se créer un cadre, de se fixer des objectifs.

• La césure est l’occasion de se faire une première expérience

Pendant cette année, les options sont nombreuses, vous pouvez faire un stage ou du bénévolat, travailler, vivre à l’étranger, faire un service civique.

Au cours de ces expériences, on apprend ENORMEMENT. Sur soi, sur différents métiers ou secteurs, sur le monde de l’entreprise ou des organisations associatives, sur les relations de travail. Un monde tellement différent de celui du lycée !

Ces découvertes sont inestimables, elles vous permettent de mûrir, de tester des secteurs, des métiers et des pistes d’orientation. Et, cerise sur le gâteau, à l’issue de ce « gap year », vous pouvez afficher une première expérience précieuse, à mettre en avant sur le CV et dans les dossiers de candidature aux établissements d’études supérieures.

C’est donc tout bénéf’ : nourrir son projet d’orientation et muscler son dossier !

• La période de césure peut être consacrée à d’autres façons d’apprendre ou de se former

La césure est également l’occasion d’apprendre plein de nouvelles choses. Par exemple : passer le permis auto (ou bateau pourquoi pas !), obtenir un certificat de langue (comme le TOEFL ou le TOEIC), décrocher le BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), se perfectionner en langue à l’étranger…

Un petit conseil quand même : ne pas consacrer son année à passer le permis de conduire, vous aurez bien du mal à justifier l’intérêt de la césure ! Mais je pense que vous n’y songez même pas !

Ces diplômes et ces certificats figureront eux aussi en bonne place dans votre CV. En temps voulus, ils seront un vrai atout. L’idéal est de combiner des projets de formation de ce type avec des expériences professionnelles (ou bénévoles) et/ou une période à l’étranger (par exemple).

Ceci étant dit, vous vous demandez certainement comment organiser une année de césure dès après le bac. Ce sera l’objet d’un prochain article. En attendant, je suis à votre disposition pour répondre à vos interrogations.

Bonne journée !